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SPÉCIAL MAINTENANT Soudain, seuls

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Détails sur le produit

• Rang parmi les ventes : #2621 dans Livres
  
• Publié le: 2016-11-09
• Sorti le: 2016-11-09
• Langue d'origine:
  Français
• Dimensions: 7.01" h x
  .67" l x
  4.45" L,
  
• Reliure: Broché
• 224 pages

Commentaires clients

Commentaires clients les plus utiles

6 internautes sur 6 ont trouvé ce commentaire utile.
Robinsons arctiques
Par CéCédille
Un internaute méticuleux s'est amusé à faire le recensement des robinsonnades en littérature. Depuis celle de Defoe, au début du XVIIIème siècle (1719), il en a dénombré au moins deux mille...Celle que rajoute Isabelle Autissier à la liste mérite le détour. L'essentiel est dans le « soudain » contenu dans le titre : « Soudain seuls ». Un vent catabatique, descendant en trombe des pentes de l'île de Géorgie du Sud fait disparaître le bateau de ce jeune couple parti faire le tour du monde et tenté par l'exploration clandestine d'une réserve interdite aux touristes. Vu sa position géographique dans les cinquantièmes rugissants, l’île déserte est assez loin des clichés tropicaux, avec ses colonies d'éléphants de mer et de manchots royaux. Îles de la désolation, comme les désigne bien Jean-Paul Kauffmann. Dans le décor d'une usine baleinière abandonnée depuis un demi siècle ( Stromness), les tourtereaux parisiens se trouvent confrontés à l'état de nature, assez loin des rêves rousseauistes dès lors qu'il s'agit de survivre en milieu totalement inhospitalier, couvert de nombreux sommets dépassant 2000 m dans la blancheur glacée de l'hiver austral qui fait fuir même les manchots. La lutte pour la survie met à mal le couple modèle, tenaillé par la faim atroce, alors même qu'il séjourne dans le secteur des îles Sandwich …Cette première partie du livre subjugue le lecteur qui est confronté à l'étrange condition des héros de l'histoire : en un instant, ce n'est pas seulement le voilier qui disparaît, mais la civilisation toute entière, ses outils et ses civilités. Retour immédiat à l'état sauvage dont on redécouvre l'horreur !Dans ce récit palpitant dont il serait fâcheux de révéler la trame, l'auteur trouve le moyen de traiter du couple, de la presse à sensation, de la déontologie journalistique, de la célébrité, de l'alpinisme, des classes sociales, et autres sujets incongrus dans une robinsonnade. Car il y a dans ce roman une réflexion morale autant qu'une sensibilité à la nature : l'analyse et le rôle du remord donnent à ce texte une dimension qui dépasse le roman d'aventure ou le simple thriller. On songe au Rasoumov de Conrad, (Sous les yeux de l'Occident) ou à ce fait divers récent d'un vieillard malade avouant un crime de jeunesse 69 ans après l'avoir commis. Le commentateurs se sont interrogés sur les raisons d'avouer un crime prescrit. Mais c'est oublier l'aveu et la confession comme moyens de réintégrer l'humaine condition... et la littérature !

18 internautes sur 20 ont trouvé ce commentaire utile.
Magnifique!
Par Mireille Sattler
Il est cinq heures du matin, et je viens de terminer ce roman d'Isabelle Autissier, que j'ai littéralement dévoré. En premier lieu, il est magnifiquement écrit. La langue d'Isabelle Autissier est une belle langue, souple, ample, et qui raconte avec beaucoup de puissance cette histoire prenante de naufragés sur une île déserte. Le lecteur les voit évoluer devant lui, se débattre, souffrir, s'aimer désespérément, mais Isabelle Autissier montre aussi la nature sauvage, dévorante, insensible, splendide qu'ils affrontent. Le lecteur est complètement pris dans la tourmente et l'attente de leur destin. Seulement, l'auteur ne s'est pas contentée de raconter avec efficacité un récit de naufrage, même si la construction et le suspens sont soignés. Elle l'a habité, ce récit, lui donnant corps à travers un regard attentif et précis, à travers ses souvenirs, aussi, de navigatrice. La peinture des personnages, de leur complexité, est très fine, très réaliste aussi. Pas de manichéisme ici, pas de héros de pacotille. Une vérité brute qui nous mène à l'essentiel des vies. La fin, à cet égard, est bouleversante.

3 internautes sur 3 ont trouvé ce commentaire utile.
Apologie de la société de confort
Par Anouchka
Perdus sur une île boréale qui semble déserte, Louise et Ludovic jouent aux Robinsons des temps modernes. Qui n'a jamais rêvé se retirer de la vie, s isoler du bruit, du mouvement, de la pollution des grandes villes? Louise et Ludovic ont tenté l expérience...douloureusement.Quand notre environnement devient hostile, quand la nature sauvage est notre pire ennemi, une transformation s opère en nous. De l être civilisé que nous étions, nous redevenons ce primitif barbare qui n a d autre leitmotiv que "la guerre pour la survie". Nous perdons toute humanité. La faim qui tiraille nos entrailles nous transforme en bête cruelle, instinctive, dénuée de tout sens commun.Isabelle Autissier relate ici cette grande part d animalité que chacun détient en soi. Ses traversées en solitaire, les déchaînements météorologiques qu elle a dû affrontée seule à barre, l éloignement cruel, lui ont permis de ressentir ces sentiments les plus étonnants. Elle a mis ici au grand jour l Homme préhistorique,que chacun de nos contemporains, reste. La société de confort nous permet de ne plus lutter pour nos besoins primaires. Notre survivance est assurée et l esprit libre, nous pouvons nous divertir. Qu en est il quand vos journées sont occupées à essayer de vous remplir l estomac, qu en est il quand le froid glacial et permanent engourdit tous vos membres, qu en est il quand l horizon ne vous offre d autres distractions qu un ciel gris et menaçant ? L auteur nous propose, à travers l expérience tragique de nos 2 amoureux, une très belle réflexion sur le sens de la vie et l importance que l on donne à notre confort d Homme moderne...on ne saurait plus vivre sans...quoique l on en pense.

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